Comme l’a expliqué le directeur des travaux publics zurichois Martin Neukom (Verts) lors d’une conférence de presse, 35 zones propices à l’implantation d’éoliennes devraient être définitivement ou provisoirement définies dans le canton de Zurich. Cela permettrait d’ériger jusqu’à 120 machines. Presque toutes ont une hauteur de 220 mètres et se trouvent en forêt. Pour que les communes ne s’y opposent plus, le canton veut autoriser lui-même les installations et ainsi se passer expressément de l’avis des communes. Les promesses du conseiller fédéral Albert Rösti avant le vote de la loi sur l’électricité sont d’ores et déjà bafouées.
« Nous estimons grosso modo qu’en 2035, environ 150 à 200 éoliennes seront en service » : telle était la promesse de vote du conseiller fédéral Albert Rösti concernant la loi sur l’électricité sur laquelle le peuple suisse a voté le 9 juin 2024. A la question de savoir si la participation de la population serait limitée, le conseiller fédéral a promis que les droits des communes et des cantons ne seraient pas touchés.
Or, ces deux promesses centrales, à savoir le nombre de 150 à 200 éoliennes et le droit de codécision des communes, sont déjà rompues. Le directeur des travaux publics zurichois Martin Neukom (Verts) veut installer 120 éoliennes dans 35 parcs éoliens dans le seul canton de Zurich et supprimer le droit de codécision des communes. (Rien que dans les cantons de LU et SG, plus de 100 éoliennes sont également prévues).
Ces plans radicaux du gouvernement zurichois ont été présentés cette semaine lors d’une conférence de presse. Vingt parcs éoliens doivent être définis comme « zones appropriées » dans le plan directeur, et quinze autres doivent être provisoirement intégrés en réserve. Les zones rurales fortement peuplées sont concernées, la ville de Zurich devrait en revanche être épargnée par la perspective de l’implantation d’éoliennes. Seule une distance minimale de 300 m est imposée par rapport aux bâtiments habités et la plupart des turbines sont prévues dans la forêt.
La population concernée du canton de Zurich, déjà densément peuplé, n’aura donc à l’avenir plus aucune possibilité effective de s’opposer aux éoliennes géantes situées dans son environnement immédiat. Les droits démocratiques de participation sont supprimés. Il est pratiquement impossible de recourir à la voie juridique, car avec la loi sur l’électricité, l’intérêt à la production d’électricité l’emporte par principe sur tous les autres intérêts. La protection de la santé, de la nature et de la forêt est ainsi totalement supprimée. L’association Paysage Libre Suisse récolte maintenant de toutes ses forces jusqu’en juillet 2025 les 100 000 signatures nécessaires pour ses initiatives de protection de la forêt et de protection des communes. Avec ces deux textes, la population continuerait à pouvoir voter sur les parcs éoliens – et leur construction serait interdite en forêt ou en lisière de forêt.